mardi 16 novembre 2010

PAIX À SON ÂME

Triste nouvelle que celle que je viens d'apprendre il y a de cela quelques heures : deux petites filles fauchées à Khombole, l'une décédée (quelques heures après) et l'autre actuellement dans une situation critique. Banal accident de circulation, comme il en arrive tous les jours, me diriez vous... Non, loin de là, la voiture à l'origine du drame appartenait à un cortège ministèriel. Pour moi, là réside le scandale, et peu m'importe le ministre, puisque je ne voudrais pas verser dans un débat politicien. Et les questions que je voudrais poser sont alors les suivantes : à quelle vitesse roulait le cortège lorsqu'il traversait l'agglomération où a eu lieu le drame ? la procédure prévue dans le cas d'espèce (la garde à vue pour 24h au moins du conducteur du véhicule, son audition par le procureur de la république pour la détermination de la suite à donner à l'affaire, etc.) a t-elle été respectée ?
Il suffit de fréquenter un tant soi peu les routes dakaroises et les grands axes routiers nationaux pour constater non seulement l'inflation galopante des "cortèges" (comme si le pays n'était constitué que d'officiels et de personnes de "hauts rangs", comme ci pour ces derniers il était infamant de faire comme tout le monde et de souffrir des embouteillages, comme si leur temps était plus précieux de celui de nous autres "petits" sénégalais...), mais aussi (et plus scandaleusement) les passe-droit et les abus de toutes sortes dont ils s'arrogent le droit (comme si le code de la route n'était fait que pour les "sénégalais d'en bas", comme si nous étions dans un régime de privilèges...). Tout y passe : excès de vitesse, non respect du code de la route, blocage de la circulation, et j'en oublie...
Un ministre qui habite pas loin de chez moi (et pas n'importe lequel, eu égard à son rang protocolaire et à ses domaines de compétence), emprunte régulièrement (bien calfeutré dans sa voiture officielle et flanqué de son garde du corps à l'avant... ) un "raccourci" qui correspond à une violation flagrante du code de la route et cela juste pour éviter un détour d'à peine 100 mètres. C'est cela le Sénégal d'aujourd'hui, et une telle voie est pleine d'inquiétude pour l'avenir de notre pays. Qui a volé un oeuf, volera un boeuf, nous dit l'adage. Alors ne soyons pas étonnés si un jour, on apprend qu'un cortège ministériel a fauché deux petites innocentes petites filles (et tuant même l'une d'entre elles), dont le seul tort est peut être d'avoir ignoré que le temps d'un ministre est tellement précieux que tout (avec un grand T) est permis à son cortège...
En attendant, à chacun sa conscience...

Aucun commentaire: